jeudi 8 juillet 2010

Moon

Il y a la carotte, il y a le bâton... Mais où est l'âne ?

Réalisé par : Duncan Jones
Ecrit par : Duncan Jones & Nathan Parker
Avec : Sam Rockwell & Kevin Spacey
Durée : 97 min

Dans trois semaines, Sam Bell, astronaute au service d'une puissante industrie qui tire partie de l'énergie solaire sur la lune, aura fini son service et pourra retourner sur Terre, où son épouse et sa fille l'attendent. Cela fera bientôt trois ans qu'il est seul sur la lune, avec pour seul compagnon l'intelligence artificielle de la station, Gerty. Mais ces trois petites semaines qui le séparent de la liberté sont bouleversées par des accidents et des découvertes qui mettent en péril ses plans de retour.







Choisir de baser son premier long-métrage sur un concept s'est souvent révélé être un choix intelligent. D'abord, pour des raisons financières évidentes (peu d'acteurs, peu de décors, peu de contraintes), ensuite parce que c'est un moyen toujours efficace de capter l'attention du public, pour peu que le concept en question tienne debout.

En guise d'une idée originale et innovante, Moon fait plutôt un pari, osé et rarement tenté au cinéma, sur la seule performance de Sam Rockwell, puisque, tenez-le vous pour dit, personne d'autre n'apparaît à l'écran pendant 1h37. Kevin Spacey, qui figure pourtant au casting, interprète la voix monocorde de Gerty. C'est donc Rockwell qui assume 80% du travail, avec brio.

Cela dit, Moon n'est pas qu'un pilier érigé à la gloire et au talent de son acteur principal. Non, le film brille aussi par son scénario, qui part d'une idée assez simple et en fait des merveilles. Evidemment, Duncan Jones nous parle de l'isolement et de ses conséquences sur l'esprit humain, et nous amène ainsi à nous demander si Sam Bell ne perd pas la boule, avant d'opérer un virage vers un thème plus "science-fictif". Car ne perdez pas de vue que Moon est avant tout une série B, et qu'il ne s'embarrasse donc pas d'un fond psychologique et humain poussé. De toute façon, ce n'est pas le but.

L'univers que décrit Duncan Jones est cohérent et original, et l'on est tranquillement transporté par un scénario maîtrisé et truffé de bonnes idées. Pas de twist final ou de cliffhanger tâtonnant ; il est amusant de constater que Duncan Jones refuse de prendre de trop grands risques scénaristiques, quand le film en lui-même est un gigantesque pari. Du reste, c'est divertissant, hypnotisant et intriguant. Moon est une pépite passée un peu inaperçue dans le monde de la S-F.

Sentence : 3,5/5

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