mardi 27 avril 2010

Dans Paris

Lieu prédestiné de la nouvelle Nouvelle vague.

Ecrit & réalisé par : Christophe Honoré (2006)
Avec : Romain Duris, Louis Garrel, Joanna Preiss
Durée : 92 minutes

Récompensé à la Quinzaine des Réalisateurs, Dans Paris raconte comment Paul (Romain Duris), après une difficile séparation avec Anna (Joanna Preiss), va chercher du réconfort auprès de son père (Guy Marchand) et de son jeune frère Jonathan (Louis Garrel), qui vont tenter de remonter le moral de leur proche dépressif.






Hommage proclamé au cinéma de la Nouvelle Vague, Christophe Honoré allie, une fois de plus, légèreté de ton et gravité des situations. Dans Les Chansons d'Amour, il avait su tirer le meilleur de cette association, mais flirtait souvent avec une superficialité énervante.
Et bien là, il ne flirte plus, il emballe, fait l'amour à cette superficialité.

Passé les vingt premières minutes très pénibles, où le réalisateur s'écoute parler et les acteurs se regardent jouer, on rentre dans le sujet du film, c'est-à-dire la dépression d'un frère/fils et le rôle secourable de la famille. On peut d'ailleurs remettre en question l'utilité de cette fâcheuse première partie, qui montre l'éclatement du couple Romain Duris/Joanna Preiss.
Heureusement, la suite du film le sauve du naufrage complet, en racontant la "guérison" de Paul avec la pudeur et l'intelligence qui caractérisent Christophe Honoré. On regrettera tout de même le personnage de Louis Garrel, toujours à l'aise dans son numéro de cabotin superficiel, mais on eut apprécié un peu de nuance.

Ce n'est donc pas tellement dans l'écriture que le bât blesse, mais plutôt dans la réalisation. Le cinéma de Christophe Honoré se révèle être très B.C.B.G., et son impertinence sonne comme une faute d'accord. La mise en scène désinvolte tranche avec le scénario, et enrobe de papier transparent une bombe à retardement : à cause de cela, on a jamais vraiment l'impression de traiter le sujet, et les échappées sentimentales de Jonathan dans Paris n'arrangent rien. Certes, il est le personnage rafraîchissant du film, sans lequel Dans Paris ne serait peut-être qu'un drame pesant ; malheureusement son rôle et ses actions sont redondantes et, disons la vérité, on se contrefiche de savoir ce qu'il fait. Tout juste se contente-t-on de sourire à son apparition, avant de laisser échapper un gros soupir.

La mise en scène et l'écriture sont un peu les deux mariés du cinéma. En l'occurrence, quelque chose choque dans cette cérémonie : la mariée est charmante et élégante, mais son époux est un dandy impertinent et content de lui. Dommage : Dans Paris agace plus qu'il ne séduit.


Sentence : 2/5

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