dimanche 16 mai 2010

Ichi the Killer

Le goût du gore simple.

Titre original : Koroshiya 1
Réalisé par : Takashi Miike (2001)
Avec : Tadanobu Asano, Hiroyuki Tanaka
Durée : 129 min
Adapté du manga Koroshiya 1 d'Hideo Yamamoto

Un tueur mystérieux, davantage versé dans la boucherie sans nuance que dans l'assassinat silencieux, sévit dans les rangs de la mafia japonaise.






Parmi les grands pontes du cinéma underground japonais se trouve le bien nommé Takashi Miike, qui conjugue le cinéma d'horreur selon ses envies (selon ses pulsions, devrait-on dire), enchaînant film d'atmosphère subtil et étouffant (Audition, son moyen-métrage de Three... Extremes) et vaste exposition de tripaille décomplexée.

Incontestablement, Ichi the Killer, considéré comme une oeuvre majeure du cinéaste, fait partie de la deuxième catégorie. Il faut dire que le sujet se prête bien au genre : rares sont les films qui mettent en scène des yakuzas et ne colorent pas votre écran de rouge. Au programme : une vraie cour des miracles de la cruauté, où l'ultra-violence est normalisée et les comportements les plus pervers banalisés. Le film est basé sur la relation d'opposition très "mangaïsante" entre Ichi, l'anti-héros et assassin complexé qui a tendance à croire que découper les gens en petits morceaux c'est, quelque part, leur rendre service, et Kakihara (Impérial Tadanobu Asano), un chef de gang masochiste au charme vénéneux, excité comme une puce à l'idée de tomber entre les mains de son Némésis.

Derrière ce pitch maigre comme un clou se cachent deux (très) longues heures qui ne lésinent pas sur les litres de sang artificiel et valent essentiellement le détour pour le travail titanesque des maquilleurs et créateurs d'effets visuels, bluffants d'ingéniosité et d'efficacité.

Car on voit tout, dans Ichi the Killer. Takashi Miike se paye le luxe d'opérer quelques virages vers le torture-porn qui raviront les amateurs du genre. Les autres s'ennuieront 80% du temps devant un scénario brouillon qui avance à tâtons et se repose sur son univers décalé et son personnage principal, Kakihara, véritable colonne vertébrale du film. C'est dommage que Takashi Miike ait réservé toute son inventivité pour les scènes de torture (qui, pour le coup, sont inventives !) ; le reste du film aurait bénéficié de quelques bonnes idées, car ce ne sont pas les fiches psychanalytiques de supermarché des personnages qui vous sortiront de votre torpeur.


Sentence : 2/5

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