samedi 5 juin 2010

La Tête en friche

Un Oedipe très contrarié.

Ecrit & réalisé par : Jean Becker
Avec : Gérard Depardieu, Gisèle Casadesus, Maurane
Durée : 82 min
Adapté du roman La Tête en friche de Marie-Sabine Roger

Germain Chazes est un brave gars quasi-analphabète qui partage ses journées entre boulot, bistrot, dodo, jusqu'à sa rencontre avec Margueritte (avec deux "t"), une retraitée de 95 ans, avec qui il va se lier d'amitié. Ensemble, ils lisent des classiques de la littérature française, et surtout, apportent un peu de soleil dans leurs vies respectives.






Il est de ces films qui se sont trompés de porte d'entrée. Au lieu d'emprunter le légitime couloir de la télévision, fort de leur casting luxueux et avide de prestige, voilà qu'ils se retrouvent dans une salle de cinéma, sans avoir conscience de ne pas être à leur place. Et voir un téléfilm au cinéma, c'est énervant.

Seulement, Gérard Depardieu ne tourne plus à la télévision, et Jean Becker peut lui en être reconnaissant : il est le capitaine de ce navire branlant et le sauve du naufrage complet par sa performance massive du benêt de service. La tâche était à la hauteur de son talent. Traiter d'un tel sujet a en effet quelque chose de vicieux : choisir comme protagonistes un simplet avec le coeur sur la main et une grand-mère sage et malicieuse est dangereux, car cela signifie s'exposer à la facilité. Eh oui, c'est facile d'être attendri par une histoire d'amitié entre deux cas sociaux comme Germain Chazes et Margueritte, tellement facile que Jean Becker n'a pas jugé utile de faire quelques efforts d'écriture.

Car disons-le, tout cela n'est pas très inspiré et mal dialogué. Margueritte est la caricature de la grand-mère philosophante et sympathique, qui sert de mère de substitution à un grand enfant qui n'eut pour seul parent qu'une matrone désagréable et alcoolique. Seul Chazes s'en sort plutôt bien et parvient à dépasser son simple statut d'idiot attachant. Malheureusement, c'est peut-être le seul aspect positif de La Tête en friche, qui souffre d'une réalisation fade et d'un montage hasardeux. Jean Becker a d'autant moins de mérite qu'il s'agit d'une adaptation de roman ! Il prouve uniquement qu'une bonne idée n'est pas synonyme d'une bonne histoire...


Sentence : 2/5

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