mardi 25 mai 2010

Robin des Bois [2010]

Robin Hood : Origins

Titre original : Robin Hood
Réalisé par : Ridley Scott
Avec : Russell Crowe, Cate Blanchett, Mark Strong
Durée : 140 min

Une sorte de genèse aux aventures de Robin des Bois tel que nous le connaissons, son retour des croisades et son organisation de la défense d'Angleterre contre le perfide Sir Godefroy et son alliance avec la France.






Pour cette énième version des péripéties de Robin Longstride, Ridley Scott, que l'on sait amoureux des sociétés moyenâgeuses et antiques, propose sa propre vision du mythe, plus documentée et réaliste que les adaptations hautes-en-couleur qui mettaient en scène Errol Flynn et consorts.

Ici, Robin n'est pas un noble, mais un humble archer anglais dans l'armée de Richard Coeur de Lion, fils d'un tailleur de pierre, et qui ne sera anobli qu'à la suite de circonstances malheureuses. Mais il n'a rien perdu de sa verve dans le procédé. Tenez-le vous pour dit : ce Robin des Bois est un bouseux qui parle comme Voltaire, taillé comme un culturiste malgré son poste d'archer (arc qu'il ne tarde pas à troquer contre un bon vieux marteau, qui convient mieux à sa silhouette).

Mais Ridley Scott, qui n'est pas à une incohérence près, est un réalisateur qui aime la simplicité. Dans cette version qui se veut plus sérieuse et historique que les autres, les méchants sont très méchants et les gentils, très gentils. Un Marvel serait moins manichéen. Forcément, tout cela est très prévisible, et seuls les abominables clichés charroyés avec enthousiasme égorgent l'ennui pour le remplacer par la consternation. On aurait préféré s'ennuyer : au moins les belles images du film charment la prunelle, entre deux gros soupirs.

Ironiquement, c'est le Roi Jean qui s'en sort le mieux dans cet épouvantable fatras de plumes indigestes. Plus humain, plus bête aussi, mais pas moins méchant, ce vilain-là aura eu le mérite d'apporter un soupçon de complexité et d'humanité dans un monde régi par le noir et le blanc. Chercher les autres couleurs du prisme est peine perdue.

Même les scènes de bataille, dont Ridley est pourtant un habitué, sont très brouillonnes, quand elles ne sont pas ridicules : nous ne reviendrons pas sur le débarquement final et le bataillon d'enfants sauvages chevauchant fièrement leurs poneys de guerre (!), mené par Lady Marianne, en armure s'il vous plaît (!!), avant que Philippe de France ne ponctue sa défaite par un magistral "Tant pis, on s'en va"(!!!). On oublie et on retourne regarder Kingdom of Heaven.


Sentence : 1,5/5

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