vendredi 23 juillet 2010

Inception

Martin L. King : "I had a dream."
Dom Cobb : "Mmm."

Ecrit & réalisé par : Christopher Nolan
Avec : Leonardo Dicaprio, Joseph Gordon Lewitt, Ellen Page
Durée : 148 min

Le braquage de banque ? C'est démodé. La nouvelle activité illégale en vogue s'appelle "l'extraction", et Dom Cobb est LE spécialiste en la matière. Ici, on ne vole rien de matériel, mais des idées, des secrets profondément enfouis dans l'esprit des victimes. Pourchassé par la multinationale qui l'a employé, veuf et loin de sa famille, il n'a plus rien à perdre. Un puissant homme d'affaires lui propose de l'aider à rejoindre ses enfants s'il accepte d'implanter une idée dans l'esprit d'un de ses concurrents.






Ils sont rares, les orfèvres du blockbuster, ceux qui changent l'argent en or (!). On pense à J.J. Abrams et à son excellent Star Trek, à James Cameron peut-être, quand il n'oublie pas de se procurer un scénariste. L'année dernière, Christopher Nolan nous avait fait rire, haleter, suer, jubiler avec son Dark Knight. Aujourd'hui, on parle beaucoup d'Inception, en bien le plus souvent. Et tout ce qu'on dit est vrai.

D'abord, c'est un grand jour pour la fiction cinématographique : depuis combien de temps n'a-t-on pas eu l'occasion d'apprécier un scénario aussi travaillé, aussi maîtrisé, aussi intelligent et original, et qui ne soit pas tiré d'un comic-book, d'une nouvelle ou d'un roman ? Nolan peut brandir bien haut sa pépite sur le fier piédestal du 7e art. Inception, ce n'est pas qu'une idée brillante, c'est un univers entier, cohérent et génial. Tous les mécanismes du film tournent autour de ce concept de voyage dans les rêves : outre l'intrigue principale, la dimension humaine (rudimentaire, soyons honnêtes) puise également dans l'idée initiale. Nolan se sert d'un vieux truc toujours efficace : prendre une situation très réelle, ou du moins susceptible d'arriver, et l'intégrer dans son propre univers fantastique. En l'occurrence, Dom Cobb (le seul personnage avec un semblant de profondeur) ne parvient pas à se remettre de la mort de sa femme et s'accroche désespérément à ses souvenirs. Il s'enferme alors chaque soir dans un sommeil artificiel et se réfugie dans ses rêves - largement composés de souvenirs- au risque de ne plus vouloir revenir à la réalité.

Toutefois, les états d'âme de Dom Cobb (d'ailleurs sujets à plusieurs interprétations possibles) ne sont que filigranes sur une intrigue qui occupe la majeure partie du film. Le scénario est une perle d'intelligence brillamment mise en valeur par d'excellents acteurs. On halète, on se ronge les ongles, on n'en perd pas une miette, du début à la fin. Pendant 2H28, le rythme ne faiblit pas - un vrai éthiopien, ce Nolan.

A la fois complexe et palpitant, Inception ne déçoit pas, bien au contraire. Les images époustouflantes et le style vertigineux de Nolan confèrent à son oeuvre une aura unique, que l'on reconnaît, que l'on ressent immédiatement : celle des films devenus cultes deux jours après leur sortie.


Sentence : 5/5

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