vendredi 21 mai 2010

Daybreakers

True Blood sans True Blood.

Ecrit & réalisé par : Michael & Peter Spierig
Avec : Ethan Hawke, Sam Neil, Willem Dafoe
Durée : 96 min

Dans un futur proche, toute l'humanité a été transformée en vampires. Toute ? Non ! Un petit groupe d'irréductibles humains résistent encore et toujours à la mise en élevage de leur espèce par les suceurs de sang, qui sont bien embêtés car ils n'auront bientôt plus de quoi se nourrir. Au milieu de ce bazar, Edward Dalton (Ethan Hawke), un gentil hématologue, se retrouve à aider des humains et leur résistance de fortune.






On s'est tous posé la question. Comment se fait-il que les vampires se cachent du monde extérieur, alors que s'ils s'y mettaient, ils pourraient renverser les humains en deux temps trois mouvements ? Il était temps que des réalisateurs sérieux se le demandent aussi.

Enfin, sérieux....

Mais ne soyons pas de mauvaise foi. Daybreakers est une pure série B tentant de renouveler un genre malmené ces derniers temps (inutile d'être plus précis ; vous voyez à quelles abominations je fais allusion), et il y parvient à bien des égards. Dommage qu'il soit aussi très frustrant : Daybreakers n'est pas mal, il aurait pu être excellent.

L'incontestable point fort du film est son scénario, mélangeant habilement science-fiction et fantastique, mitonné avec amour par les frères Spierig eux-mêmes pendant deux ans. Un travail qui a porté ses fruits, puisque l'univers de Daybreakers est pétri de bonnes idées et surprend par sa cohérence et son intelligence. Comme souvent dans ce genre de cas, les vingt premières minutes (la présentation du monde fictif) sont les plus passionnantes, avant que les phases dialoguées ne débutent.

On pardonnerait volontiers des dialogues badass caricaturaux dans l'univers de Robert Rodriguez, et pour cause : c'est ce qu'on demande, et c'est très maîtrisé. En l'occurrence, les répliques des personnages semblent toutes avoir été écrites avec les pieds, un jour de beuverie et charrient d'affreux clichés qui, en d'autres circonstances et entre les mains de quelqu'un d'autre, auraient pu être divertissants. Sans surprise (c'est le cas de le dire), le scénario et la mise en scène sont très prévisibles, mais on saluera le travail des maquilleurs et créateurs d'effets visuels (chapeau bas pour les costumes des immondes vampires dégénérés), qui ont pris un plaisir très gamin à faire exploser et/ou démembrer des corps avec force détails, pour notre plus grand bonheur.

S'il est évident que l'équipe du film s'est amusé pendant le tournage, on eut apprécié de vrais écrivains derrière un tel projet. L'intégralité des bonnes idées a été réservée à la création de l'univers lui-même, aux dépens de l'intrigue plutôt faiblarde. Dommage, Daybreakers méritait mieux, et nous aussi.


Sentence : 2,5/5

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