samedi 22 mai 2010

Bug

Ils sont partout !

Réalisé par : William Friedkin (2006)
Avec : Ashley Judd, Michael Shannon, Lynn Collins
Durée : 90 minutes

Agnès vit seule dans un motel au milieu du désert. Un soir, elle accueille Peter Evans pour la nuit, un vagabond un peu laconique, et l'invite à rester plus longtemps car sa compagnie lui apporte du réconfort. C'était sans compter les innombrables insectes invisibles qui, eux aussi, ont décider de rester un peu.






On attend toujours beaucoup des films de William Friedkin qui, depuis L'Exorciste, n'avait pas fait beaucoup parler de lui. Après avoir exploré à quelques exceptions près tous les genres de cinéma, voilà qu'il s'intéresse au thriller paranoïaque sur fond de discours antimilitariste. Noble cause, pour laquelle Friedkin réunit méticuleusement tous les ingrédients classiques : lieu isolé, huis clos, personnages ambigus, contexte de misère sociale.

Paresseux, mais intelligent, Bug surprend pendant toute sa première partie, par son manque de moyen et son parti pris de tout miser sur la relation étrange entre Agnès et Peter. Il ne se passe rien, et pourtant on s'interroge, on s'inquiète, on commence à effleurer les enjeux du film. De bonnes idées de mise en scène participent à la création d'un climat oppressant. Mais au fil des délires grandissant de Peter, le film perd de son charme délétère, et succombe à sa fainéantise pour ne garder de ses atours que sa maîtrise technique et son sens du décor. Quelques facilités d'écriture (le personnage d'Agnès), heureusement sauvegardées par l'interprétation brillante des acteurs, achèvent de donner à Bug son caractère prévisible.

Ne perdons pas de vue que le charme d'un thriller paranoïaque est l'ambiguïté permanente dans laquelle il est censé plonger le spectateur, qui doit en permanence se poser la question : délire schizophrène ou réel complot ? A mi-chemin seulement, on a trouvé la réponse et seul un ultime rebond scénaristique parvient à réveiller notre attention assoupie dans la dernière partie du film.

Redondante et poussive, la fin renvoie au placard tout ce qui avait fait le charme de Bug jusqu'ici, pour se concentrer sur une étude de caractère guère passionnante et plutôt maladroite.

Seuls les décors finaux, représentation hallucinée de l'antichambre de la folie, gardent cette étincelle de génie qui nous avait captivée. Dommage que le delirium tremens de Friedkin soit si flemmard et conventionnel.


Sentence : 2,5/5

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