lundi 21 juin 2010

Amours Chiennes

"Love's a bitch, ain't it ?"

Titre original : Amores Perros
Réalisé par : Alejandro Gonzalez Inarritu (2000)
Ecrit par : Guillermo Arriaga
Avec : Gael Garcia Bernal, Emilio Echevarria, Goya Toledo
Durée : 153 min

Au Mexique, les vies tumultueuses de trois âmes qui ont en commun d'être motivées par leurs amours illégitimes. Octavio veut s'enfuir avec l'épouse de son frère, Daniel se sépare de la sienne pour vivre avec son amante, El Chivo enfin, cherche à se rapprocher de sa fille qui le croit mort.






S'il est bien un réalisateur qui apporte de l'eau au moulin des partisans de la politique des auteurs, c'est Alejandro Gonzalez Inarritu. Quatre films seulement à son actif, dont le dernier a été présenté à Cannes cette année (Biutiful), et déjà une reconnaissance internationale, un style unique et des histoires de destins croisés qui sont sa marque de fabrique. Son premier long-métrage, Amours Chiennes, ne fait pas exception (ou presque).

Au programme, trois récits superposés, clairement séparés les uns des autres et qui brassent des thèmes chers à Inarritu - les relations familiales conflictuelles, la rédemption, l'amour face à une tragédie. Les trois histoires ne sont reliées entre elles que de façon très superficielle, et on est loin de l'entrelacs de destins humains d'un Babel ou d'un 21 grams. Une prise de position qui étonne et, à dire vrai, qui n'est pas plaisante. On sort un peu las du visionnage, un sentiment d'autant plus vif que le film est très long (2h33 !) et surtout, discontinu. En outre, Guillermo Arriaga, l'écrivain attitré d'Inarritu, fait preuve d'une timidité frustrante : les personnages sont assez simples, les situations parfois prévisibles ; seule la dernière histoire sort du lot et apporte un peu de complexité et beaucoup d'humanité à ce film qui en manque cruellement.

Inarritu fait pourtant preuve d'une maîtrise technique remarquable pour son premier long-métrage : on reconnaît déjà son style, caméra à l'épaule, au plus près des visages des acteurs. Seul bémol, peut-être signe d'inexpérience, sinon d'une faute de goût, la gestion de la bande originale, un peu hasardeuse, qui résonne souvent comme une fausse note dans les moments-clés d'Amours Chiennes. Vraiment, voilà un étrange projet. Sans doute Inarritu était-il gourmand ou pessimiste et pensait qu'il n'aurait plus l'occasion de raconter d'histoires après ce film-là : il a décidé de regrouper trois moyens-métrages sous la bannière un peu vacillante de l'amour coupable, de vaguement les relier entre eux et d'en faire un film très, très long. Amours Chiennes est héraut de sa filmographie, il n'est qu'un Babel inachevé.

Sentence : 2,5/5

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